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Du 02 au 07 février 2016
MEMOIRE ET OUBLI
PRIX 2016 ECOLE BOULLE, Paris
Présentation des lauréats et finalistes
Créé en 2015 par Thérèse Gutmann, le Prix Espace Beaurepaire-Ecole Boulle a pour vocation de récompenser des diplômé(e)s de l’Ecole Boulle et faire ainsi découvrir au public des jeunes talents !
Ce Prix est doté en numéraire pour les deux lauréats (1 500 € chacun) ainsi que d’une exposition en février pour les dix finalistes à l’Espace Beaurepaire, Paris.
La remise du Prix se fera lors du vernissage de l’exposition.
L’exposition est scénographiée en partenariat avec une classe de DSAA événementiel et médiation, sous la direction des professeurs Claire Brisson et Eric Dubois.
Elle sera l’occasion d’une communication permettant ainsi de mieux faire connaître ces talents, en les valorisant et en les accompagnant dans leur transition entre l’Ecole et la vie active.
L‘Espace Beaurepaire est un lieu d’exposition créé en 2000 par Thérèse Gutmann.
Ouvert à de multiples expressions artistiques, dédié à l’art contemporain et à l’artisanat d’art, situé dans un quartier en pleine mutation, L’Espace Beaurepaire a su fédérer diverses personnalités du milieu de l’art du monde entier : artistes et collectionneurs, professionnels tels des journalistes ou commissaires d’expositions. Il a su également créer une dynamique au sein du quartier, réunissant le temps des expositions ou de rencontres les habitants et les divers acteurs culturels du secteur.
En 2014, Thérèse Gutmann a créé le Prix Espace Beaurepaire qui s’adressait aux artistes ayant déjà exposé à l’Espace. En alternance, un an sur deux elle souhaitait également s’adresser à de jeunes talents en créant un Prix en partenariat avec une école : le choix de l’école s’est porté pour cette cession sur l’Ecole Boulle à Paris.
Le Prix Espace Beaurepaire-Ecole Boulle a pour ligne maîtresse une réflexion autour de Mémoire et Oubli, idée qui sous-tend la création des Prix par Thérèse Gutmann.
Le Jury, composé de personnalités des arts, du design et de la presse spécialisée, s’est réuni le 24 septembre dernier pour choisir les 10 finalistes dont les 2 lauréats en DMA et DSAA.
Rappel des membres du jury :
– Thérèse Gutmann, présidente des Prix Espace Beaurepaire
– Marie-Claire Blanckaert, grand reporter, ELLE décoration
– Nicole Chabrux, avocate et collectionneuse
– Fanny Dalbera, journaliste free lance
– Frédéric Dumas, responsable de la bibliothèque Château d’Eau et directeur des rencontres photographiques du 10e, Paris
– Marie-Jo Malait, rédactrice en chef des magazines print et online et de la revue Cahier Inspirations de Maison & Objet
– Françoise Seince, directrice des Ateliers de Paris
– Pietro Seminelli, artiste
Les jurys ont apprécié la qualité de l’ensemble des dossiers, les critères de sélection ont été la qualité de la création, la qualité et l’originalité de la présentation et le lien avec le fil rouge du Prix, à savoir Mémoire et Oubli.
Les deux lauréates sont :
DMA : Claire Busson : 4,5/5 projet de bijoux Le Parfum
DSAA : Aurélie Genin : 4,31/5 projet sur Nancy Les 3 Péniches
et les finalistes :
DMA :
Robin Poupard : 3,93/5 projet Blended Anne-Cécile Cochet : 3,81/5 projet Light Up ! Gratianne Bourgouin : 3,5/5 projet Horace Baptiste Fau : 3,5/5 projet Contraste
DSAA :
Bérangère Ameslant : 3,81/5 : projet le Vernaculaire Clara Plot : 3,81/5 : projet La Maison Chrétien Elise Rigot : 3,81/5 : projet Labcare
Lyla Denoyel : 3,18 : projet Double-je
Présentation des diplômés récompensés par le Prix Espace Beaurepaire – Ecole Boulle 2016
Le souhait de Thérèse Gutmann dans son choix d’une Ecole à récompenser à travers certains de ses diplômés de l’année est de valoriser des jeunes talents.
Touchée par leur capacité de mémoire d’un savoir-faire (l’Ecole est reconnue depuis des générations), elle trouve également pertinente la mise en place d’une adaptation à une certaine modernité (technologie, communication etc.).
La connaissance oubliée, désuète ou qui peut paraître marginale s’avère finalement intrinsèque à la création de formes nouvelles, d’objets repensés, la voie d’explorations inédites.
Lauréate en DMA : Claire Busson : 4,5/5 projet de bijoux Le Parfum
Ce mécanisme spécial d’une odeur fonctionnant comme un interrupteur sur un souvenir précis m’a tout de suite attirée. En premier lieu parce que le bijou ne serait plus de l’ornement pour l’ornement, mais deviendrait ludique, renfermerait un secret. Naîtrait ainsi une collection qui tisserait un lien avec le client. Chaque pièce deviendrait intime. On pourrait alors, à travers elle, transmettre une histoire que chacun continuerai à écrire, en y déposant ses souvenirs. Je souhaitais que chaque pièce soit manipulable et que l’aspect sentimental ne repose pas que sur l’objet en lui-même mais aussi sur son pouvoir d’évocation renvoyant au passé. Ici l’odeur apporte un lien plus fort entre le bijou et son possesseur.
Lauréate en DSAA : Aurélie Genin : 4,31/5 projet sur Nancy Les 3 Péniches
La ville de Nancy se situe au cœur de la zone navigable la plus importante de France.
Le canal de la Marne au Rhin qui traverse Nancy a longtemps été considéré comme un exutoire des activités gênantes comme les industries. La péniche Freycinet étant originaire de la région de Nancy, elle était fortement présente sur le canal. Mais le développement des voies de chemin de fer et des autoroutes en périphérie des villes a incité les industries à y déménager, ce qui a entraîné le déclin du trafic fluvial. De plus, après l’instauration d’une prime à la casse pour les bateliers, le nombre de péniches a fortement diminué.
Aujourd’hui, le canal est comme figé. Sa fonction première de lien ainsi que le patrimoine industriel de la péniche Freycinet ce font oublier. Certaines personnes se sont installées dans des péniches amarrées le long du quai, mais seuls quelques rares bateaux circulent encore sur le canal… Le potentiel nomade de la péniche n’est plus exploité.
Par sa capacité à être mobile, la péniche peut permettre de renforcer certains liens socio-économiques entre différents territoires. Les déplacements de cet espace nomade
peuvent lui permettre d’intensifier certaines pratiques entre la ville et ses alentours en proposant de nouvelles activités. Mes intentions de projets sont définis par quatre
actions : collecter, circuler, distribuer et lier, qui font écho à la fonction de liaison commercial traditionnelle de la péniche. Ces quatre actions sont rendues possibles grâce à 3 péniches Freycinet (la Maraîchère, la Gardienne et la Compostine) qui navigueront dans la ville de Nancy autour de 8 escales.
4 Finalistes en DMA :
Robin Poupard : 3,93/5 projet Blended
Blended serie est un travail sur la rationalisation et l’optimisation de la production de mobilier.
Ce concept de fabrication de mobilier a pour principe la réalisation d’objets à partir d’un matériau manufacturé et conçu pour l’usinage numérique. Ce matériau dédié au fraisage numérique est un contre- collage de bois massif et d’aluminium. Les panneaux sont réalisés sur demande et le revêtement, l’essence de bois ainsi que la finition sont variables.
L’idée est de concevoir une ligne de mobilier entièrement usiné numériquement, montable soi-même. Le matériau, personnalisable, offre une multitude de possibilités en terme de gamme et de modèles aux utilisateurs.
Anne-Cécile Cochet : 3,81/5 projet Light Up !
Dans le cadre du partenariat avec l’hôtel Faidherbe, ma démarche m’a amenée à concevoir un dispositif lumineux traçant un chemin au sein de l’hôtel. De petits modules lumineux, comme les cailloux du Petit Poucet, conduisent le client jusqu’à sa chambre.
Dans la chambre, ces modules sont regroupés pour former les luminaires d’ambiance.
De loin, on a l’impression d’assister à l’envol d’un essaim d’abeilles, dispersées au début, puis agglomérées au bout du chemin.
Plus on se rapproche, plus le décor évoque l’abeille dans des échelles de plus en plus petites. Ce décor est obtenu avec une technique de gravure appelée lithophanie, qui permet de reproduire une image monochrome sur un matériau translucide rétro-éclairé.
Le projet intègre les avancées technologiques en matière de domotique, en connectant le client aux murs et aux lumières grâce à la clé de sa chambre.
Ce projet répond à une démarche qui vise à faire de l’hôtel un lieu qui répond de manière personnalisée au client, et qui entend créer une relation spéciale avec chaque individu qui le traverse.
Gratianne Bourgouin : 3,5/5 projet Tapis bureau Horace
Ce mobilier malléable apparaîtrait et disparaîtrait.
Horace est un tapis qui se transforme en bureau. Lorsque l’utilisateur le souhaite, il plie le tapis, le fixe à l’aide de boutons pressions et révèle une microarchitecture en tension : un petit bureau d’appoint. La pièce se compose d’une marqueterie souple au motif fonctionnel qui allie le placage et le cuir. Cette matière hybride mêle rigidité et souplesse, techniques ancestrales et modernes, ébénisterie et maroquinerie. Le mobilier est composé d’un seul élément. C’est un matériau hybride et complexe mis au point durant l’année scolaire.
Ce nouveau matériau est composé, sur une face, de placage de satiné et de dentelle de croûte de cuir. Sur l’autre face, c’est un cuir pleine fleur au tannage végétal.
L’assemblage de ces différents matériaux réemploie une technique ancienne de marqueterie actualisée aux outils du XXIème siècle. Cette technique d’incrustation permet de coller les 23 000 pièces de placage avec le cuir. Une fois terminé, le matériau semble simple et naturel grâce au parement employé. Le cuir et le bois, connus de tous, possèdent une histoire sociale, culturelle, et éveillent les sens et la mémoire de l’usager.
La fleur du cuir offre une surface lisse, quand la croûte révèle un toucher velours.
La souplesse du matériau permet sa mise en forme et sa rigidité lui donne une structure.
Baptiste Fau : 3,5/5 projet Contraste Meuble partagé
Les personnes mal/non voyantes éprouvent le besoin de ranger précisément leurs affaires. Elles utilisent cette méthode d’organisation, associée à la mémorisation. Cette faculté leur permet de se souvenir exactement de l’endroit où se trouve l’objet cherché. Compter permet de se situer, se repérer et d’évoluer dans l’espace.
La vue permet aux personnes voyantes d’évoluer dans l’espace sans les techniques évoquées plus haut. L’attention se focalisant sur ce sens, les personnes voyantes ne possèdent pas le besoin de ranger ou mémoriser l’emplacement de chaque objet.
L’entrée d’un logement offre un espace de transition entre intérieur et extérieur.
Le scénario d’usage de ce meuble est primordial. Chaque personne de la famille doit pouvoir retrouver ses objets sans difficulté.
Le projet Contraste est un meuble d’entrée destiné à recevoir les objets inutiles à l’intérieur d’une maison.
Le but du projet Contraste est de pouvoir réunir voyant et mal/non voyant dans le même meuble, sans que cela soit visible.
4 Finalistes en DSAA :
Bérangère Ameslant : 3,81/5 : projet le Vernaculaire
Territoire de projet /projet de territoire : une démarche en design pour réévaluer les pratiques vernaculaires. La maigre patrimonialisation du vernaculaire entérine l’idée de son insignifiance. Dans ma démarche, je soutiens l’idée qu’il est transposer les prosaïques afin qu’ils soient réévalués. Il s’agit d’être sensible aux caractéristiques traditionnelles tout en assumant leur transposition contemporaine. C’est pourquoi il convient de se détacher du formalisme qui consisterait à réinterpréter de façon mimétique le patrimoine local. Il m’apparait plus cohérent d’interroger le vernaculaire sur sa capacité à reconquérir son caractère innovant.
Ce protocole, mis en place sur le territoire du Parc Naturel Régional du Perche, m’a permis de réinvestir deux savoir-faire surannés, celui du sabotier et du vannier.
Projet 1 : Valorisation du savoir-faire du vannier : développée avec une vannière, cette gamme de contenant (visuel) et de luminaire souhaite s’affranchir de l’identité visuelle habituellement associée à la vannerie. Le principe technique de ce projet est d’associer vannerie et résine et de les travailler ensuite dans la masse. Les trames d’osier tressé sont révélées dans leur épaisseur.
Clara Plot : 3,81/5 : projet La Maison Chrétien
1 rue Jacquinot, 54000 Nancy, Juin 2015.
La maison Chrétien, qui tient son nom de ses premiers propriétaires est aujourd’hui une véritable ruine urbaine, abandonnée depuis plus de 30 ans, et incendiée à plusieurs reprises au cours des dernières années. Elle apparaît aujourd’hui comme fantôme d’elle-même, à travers sa charpente ajourée par les ravages du feu, véritable symbole visuel de sa décrépitude. La demeure semble en effet désaffectée, sans aucune trace de vie. Cependant, son statut de ruine l’a rendue au fil des années énigmatique au sein de la ville. C’est une maison que tout le monde identifie par son aspect extérieur mystérieux et dans laquelle certains y ont des souvenirs lointains de sa vie d’autrefois. A l’inverse, d’autres habitants y ont au fil des années projeté de nombreuses histoires, de nombreux récits, inspirés par sa qualité même de ruine.
La vie de la demeure ne réside donc actuellement plus que dans les mémoires et les diverses narrations, histoires, légendes dans lesquelles se projettent les Nancéiens. Après avoir fait un recueil des diverses narrations réelles ou fictives qui gravitent autour de la maison, il s’agit ici d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la demeure, d’après ces récits porteurs de mémoire et de vie passée.
Si ces souvenirs sont détenus à l’extérieur dans les esprits des Nancéiens et donc indépendants de la maison, ma volonté première est de laisser cette mémoire et donc le public réintégrer et d’imprégner le lieu de ces récits et de sa vie d’autrefois.
Il m’est important de redonner à la maison Chrétien son statut originel de résidence et de demeure.
Elise Rigot : 3,81/5 : projet Labcare
Le designer trouve nouvellement sa place au sein des laboratoires de recherche scientifique d’où sont issus un complexe champ d’objets techno- scientifiques.
Les implications sociales et éthiques qu’ils sous- entendent doivent cependant explicitement être questionnées. Comment crédibiliser, donner à voir, comprendre, incarner ce que sont les objets de la recherche scientifique ?
LabCare est un projet prospectif qui tire son essence de la rencontre avec plusieurs
chercheurs de l’équipe NanoBioSystèmes du Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes (LAAS) de Toulouse. Il exprime ce que pourrait être une médecine prédictive à l’heure où des technologies tel que le laboratoire sur puce permet de faire du diagnostic nano tel que pour la prévention du cancer. LabCare incarne la technologie du laboratoire sur puce et se veut une discussion ouverte sur ses futures applications. Pour comprendre comment en tant que designer je pouvais m’approprier des questions à priori complexes, ma démarche a été de visiter ces laboratoires technoscientifiques afin de comprendre leur écosystème, leur mode de production et de concevoir ce que pourrait être le rôle du design dans ce nouveau champ de production.
Lyla Denoyel : 3,18/5 : projet Double-je
Les Histoires de vie sont considérées en sciences humaines comme un matériau. L’installation Double-Je cherche à mettre en forme cette matière de vie en la faisant surgir de l’interaction entre deux personnes. L’objet issu de l’installation porte un discours biographique en incarnant la mythologie du couple.
Sa qualité et sa complexité plastique véhicule un imaginaire secret, lisible seulement au travers du vécu de l’expérience.
Entre créature et paysage, les morphologies complexes générées par le dispositif ouvrent à la projection, et amènent à une re-figuration de la relation.
Ces formes chimériques deviennent des blasons contemporains, venant investir des supports de récit et de transmission tels que le bijou, le trousseau de linge ou encore le sceau. Sculpté par les intentions du couple, le minerai biographique s’anime.
Le communiqué de presse : ICI
La page Facebook de l’événement : ICI
Horaires d’ouverture :
Tous les jours de 13h à 20h
Sauf dimanche de 14h à 18h
Contact :
Thérèse Gutmann Présidente du Prix
Tél. 06 07 59 65 29
[email protected]
Contact Presse :
Galerie Nathalie Béreau Chargée de mission pour préparer le Prix, pré-sélectionner les dossiers, modératrice du jury
Tél. 06 79 71 26 44
[email protected]
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